samedi 27 août 2011

Toronto: cosmopolite, moderne et cultivée

Chers amis, pour mon premier jour à Toronto (au Canada in fact) je me suis donné pour mission d'une part de trouver une banque (un peu tendu de se balader avec plus de 1000$ sur soit !) et d'autre part de faire un grand repérage.

Levé 9h, presque frais comme un gardon je file à la douche puis descend prendre mon "breakfast": pancakes, café et céréales. Bon les pancakes au sirop d'érable y a pas à dire c'est fun, ça cale bien et c'est super bon, les céréales ça passe, mais alors par contre le café.... je crois que c'est une spécificité anglo-saxone puisque j'ai eu le même problème à l'aéroport, il n'a vraiment aucun goût (mission numéro 3 trouver un starbuck et encore c'est pas le top). ici on déjeune avec BBC news: la chute de Kadhafi, les tornades en Ontario, la crise financière, des morts en Afghanistan, les funérailles de Jack Layton (promis je vous en reparlerai)... tout pour mettre de bon humeur. Y a aussi un débat sur le racisme dans le sport auquel je n'ai pas tout compris mais qui avait l'air relativement intéressant.
Puis je cherche sur internet une banque qui peut être pas mal et éventuellement pas trop loin de l'Auberge de Jeunesse: bingo la Toronto-Dominion Bank offre un compte étudiant très simple et sans frais et on trouve une agence au début de la King Street, la rue où se situe la GVB (bon sachant que je suis au 460 j'en ai bien pour 20minutes de marche, mais marcher au milieu des buildings c'est pas ce qu'il y a de désagréable).

Je me présente au guichet et explique ma situation d'étudiants international (je trouve pas de traduction), le guichetier me conduit à John Kim, mon conseiller financier qui me propose un compte étudiant classique avec une carte de retrait limitée à 200$ de retrait par semaine. Au Canada il est possible de choisir son code de carte de crédit c'est plutôt pratique. Je pense que je ferai un article sur le fonctionnement bancaire Canadien. Quoiqu'il en soit en 30minutes j'avais un compte à la TD Bank et j'ai pu y déposer tout mon argent.



Puis je file repérer la station de bus pour acheter mon ticket pour aller à Waterloo dimanche. C'est sur Bay Street. Là encore on marche beaucoup mais l'architecture est vraiment impressionnante. Je passe devant le New City Hall et son Square qui accueil nombre de personnes qui viennent se recueillir sur le cercueil de Jack Layton et qui écrivent des messages sur le sol et les murs. Quand j'y repasserai l'après-midi je constaterai même que les gens sont habillés en orange (couleur du National Democratic party dont Layton était le leader, j'en reparlerai dans un autre article) et ont déposé des gerbes. La presse est là aussi.
Une fois les renseignements pris au Toronto Coach Terminal (la station de bus) je file prendre un hot dog et je me balade vers Front Street un peu par hasard.
Après avoir été abordé par une association qui collecte des fonds pour la recherche sur l’épilepsie (pas encore habitué aux pièces dollars je sais pas combien j'ai donné...) je découvre un festival d'art de la rue vraiment génial avec des artistes de toute l'Amérique (Mexique, USA, Canada, Equateur...). Super ambiance (ça rappelle Avignon en sens). Je voulais vous faire partager quelques photos du spectacle Lindsay une américaine qui joue bénévolement (bon elle demande une pièce à la fin du spectacle mais bon) un spectacle qui mélange théâtre, impro et jonglerie. Ce n'est pas tant ce qu'elle fait qui est intéressant mais ce qu'elle dégage.

Elle joue un personnage de femme fatale extrêmement caricaturale, un peu sado-maso sur les bords et qui choisit un spectateurs pour vivre avec lui une histoire d'amour avec la rencontre, le premier rendez-vous, tomber amoureux... les différentes étapes qui sont illustrées à la fois par son jeu d'actrice mais aussi par ses numéros de cirque (le premier rendez-vous est très dangereux donc elle jongle avec des couteaux tout en installant une atmosphère de grande tension c'est une métaphore de ce que peut être le premier rendez-vous comme mise en danger; tomber amoureux c'est jongler avec le feu ce qui peut signifier qu'on prend le risque de laisser une trace etc...).

Après ce petit intermède culturel, je continue à déambuler entre les gratte-ciel Torontois  sans vraiment choisir où je vais. Je me suis finalement rapproché de la côte et du lac Ontario pour profiter d'une très belle vue et d'un environnement relativement paisible.

 
J'ai continué à profiter de la ville en faisant un tour au pied de la CN Tower. Ce bâtiment d'une hauteur de 554 mètres était jusqu'en 2007 la structure autoportante la plus haute du monde avant d'être dépassée par le Burj Khalifa (à Dubaï). C'est bien sûr le symbole de la ville et l'une des principales attractions touristiques. Je n'y suis pas encore monté (mais je le ferai sûr !) mais il paraît qu'en haut, outre une plateforme en verre sur laquelle saute les enfants (crazy!) on trouve un restaurant (un peu cher aussi) comme sur notre Tour Eiffel qui ici passe pour une naine (324 mètres les amis !). Bon ils ont quand même un problème c'est qu'elle est construite sur un couloir migratoire ce qui dérange un peu les oiseaux
La CN Tower: l'une des 7 merveilles du monde moderne
Je suis finalement rentré à l'Auberge dormir un peu et j'ai passé la soirée au bar de la GVB à discuter avec des ambassadeurs du monde entier: Russes, Anglais, Suisse (elle n'aimait pas les Français, comme les Québécois d'ailleurs), Canadiens (of course !), Américains (pas des lumières mais bon....), Irlandais ou Australiens et ce cher Kiwi (un mec vraiment "crazy") venu de Nouvelle-Zélande et qui prétend que les All Blacks ne peuvent pas perdre sur leur territoire contre la France. Kiwi dit aussi que les Français qui parlent anglais ont tendance à détacher les syllabes ce qui est l'inverse des Néo-Zélandais et des Australiens qui eux mangent la moitié des mots (ce qui en fait l'accent le plus difficile à comprendre avec l'accent Écossais).

Beaucoup sont venus au Canada pour travailler, surtout dans le bâtiment, la sécurité numérique ou la finance. Ils disent que Toronto a été relativement épargné pendant la crise, et que de toutes façons en Europe la situation des travailleurs est trop mauvaise à cause de la récession. L'Anglais (dont j'ai oublié le nom) m'expliquait qu'il était inconcevable pour lui de rester en Angleterre pour payer des impôts à un gouvernement qu'il ne voulait pas et pour n'avoir aucun avantage social en retour... Simeon, le Russe, lui me disait qu'il préférait le Canada car c'est un pays libre et bien plus sûr que Moscou (en même temps y a pas de mal) d'ailleurs je peux vous assurer que le taux de criminalité est l'un des plus bas du monde alors que plusieurs communautés cohabitent: 47% des citoyens sont d'origine étrangère, Chinatown et Little Italy sont au bord du Down Town et Toronto est proche de la frontière Etats-Unienne de plus près de 200 000 ethnies cohabitent. Comme quoi ce n'est PAS LES IMMIGRES LES PROBLEME MAIS LA FACON DONT ON LES INTEGRE (BORDEL!!!).
A ce propos, j'ai cru comprendre que la réussite de l'intégration passe par une acceptation de la culture d'origine: oui la caissière porte un voile ! et alors ? ça ne créé pas de polémique ! Je me rends compte que ce pays est totalement ouvert d'esprit, les Canadiens forment un peuple très accueillant qui accepte et aime la différence. Finalement en Europe on a beau être un très vieux peuple, on est bien trop centrés sur nous même.

D'ailleurs dès qu'on s'assoit à une table on est très vite abordé par à peu près n'importe qui pour partager une bière (qui est peu chère à l'Auberge par rapport au reste de la ville). Et tout le monde discute, on parle des différentes cultures, on affronte les clichés et on corrige les contre-vérité et les stéréotypes. Discussions politiques, culturelles, sociétales, tout y passe. Multiculturalisme merci !

Le Français s'exporte relativement bien: chers amis (de sexe masculin) sachez qu'elles adorent entendre parler Français par un vrai Français. Sachez aussi que l'accent français donne du charme au grand dam des Canadiens et des Américains. Ces derniers auraient d'ailleurs tendance à prendre un peu les filles pour de la viande hachés (mais celles-ci ne sont pas très farouches, elles ne sont en aucun cas choquées lorsqu'elles se font sifflés par exemple...).

Bref là dans ma tête les soirées s'embrouillent mais je peux vous dire que les bars sont top et qu'une ambiance du tonnerre y règne sur des rythmes rocks. Le Madison club m'a laissé un très très bon souvenir: trois manoirs victoriens reliés par des terrasses qui offrent une vue magnifique sur Toronto de nuit. Les Canadiens aiment faire la fête, ont le sens de l'accueil et vous embarquent très facilement dans des soirées formidables et chaleureuses.

La suite très vite


5 commentaires:

  1. L'analyse de la fin est vraiment très ... Dimitryenne :)

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  2. Oui Dimitryenne l'analyse c'est le mot ! love u !

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  3. "1000$ sur soit"? Tu délaisses déjà notre belle langue française Dim?

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  4. C'est marrant cette histoire sur l'immigration on en parlait justement hier soir sur skype avec Pernelle, vue de République Tchèque je trouve qu'en France le multiculturalisme et l'intégration des populations étrangères est plutôt "pas trop mal" (vu de République Tchèque !!) dans le sens où en France la plupart des personnes (du moins j'ose l'espérer) n'ont pas peur des étrangers. Ici on m'a dit plusieurs fois de faire attention aux mecs un peu typés... Qui parlent tous français d'ailleurs... Mais les mecs "un peu typés" à Prague ils se comptent sur les doigts de la main... Un peu chelou d'entendre ça quand nombre de tes potes en France sont "typés"

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